SAINT LOUIS il y a plus d’un siécle
Voyage au Pays de Bitche
Voyage au Pays de Bitche
Cristallerie de SAINT LOUIS année 1966
Saint Louis vue du ciel

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Le patrimoine religieux
L’église de Saint Louis les Bitche
L’église Saint-Louis de Saint-Louis-lès-Bitche, ou l’idéal néo-roman selon Charles Winkler – Vosges-du-Nord.fr : Le patrimoine religieux
Une cathédrale au pays de Bitche
qu’il est possible de visiter tous les dimanches de 14 heures à 17heures,
Pour les groupes, des rendez vous sont possibles aux autres jours en téléphonant
au musée “La Grande Place” (03 87 06 64 70)
L’église Saint-Louis de Saint-Louis-lès-Bitche, ou l’idéal néo-roman selon Charles Winkler
Tour-lanterne de la croisée du transept
L’histoire du village de Saint-Louis-lès-Bitche est indissociable de l’épopée verrière et cristallière qui fait encore de nos jours sa renommée. Au tournant du XXe siècle, la prospérité de sa grande cristallerie a permis au village de se doter de l’une des églises les plus spectaculaires du Pays de Bitche. Édifiée entre 1897 et 1902, elle ne se distingue pas par son ancienneté, mais bien par son architecture particulièrement intéressante, due à Charles Winkler.
Le choix d’un architecte prestigieux
Le projet de construction de l’actuelle église de Saint-Louis-lès-Bitche a été motivé par l’exiguïté de la chapelle de la cristallerie, édifiée en 1776. Grâce notamment aux financements de la manufacture et au mécénat de la famille du Coëtlosquet, le village put envisager un édifice d’ampleur et faire appel à l’un des plus grands connaisseurs de l’art alsacien : l’architecte et conservateur des monuments historiques d’Alsace, Charles Winkler (1834-1908) !
Charles Winkler est un architecte originaire de Bavière, qui s’est installé en Alsace où il s’est tout particulièrement intéressé aux monuments du Moyen-Age. Il a été chargé de la restauration de nombreuses églises, telles que l’abbatiale Saint-Pierre-et-Paul de Wissembourg (on lui doit la découverte du Christ de Wissembourg, un intéressant fragment de vitrail, autour duquel s’est forgé un véritable mythe : il fut longtemps considéré comme le plus ancien fragment de vitrail figuratif au monde), l’abbatiale Saint-Pierre-et-Paul d’Ottmarsheim, mais aussi l’église Sainte-Foy de Sélestat. Il a de même été sollicité pour un projet de restauration des ruines du Haut-Koenigsbourg, qui restera à l’état de plans.
Si son action a ainsi permis la sauvegarde de nombreux bâtiments emblématiques de l’Histoire de l’Alsace, elle n’en est pas moins controversée. En effet, en cette fin de XIXe siècle, la restauration d’un monument ne signifie pas la conservation scrupuleuse de son état historique, mais d’avantage la création d’un état idéal. Ainsi, à titre d’exemple, l’église Sainte-Foy de Sélestat a notamment vu ses tours de façade remaniées. L’une a été surbaissée, l’autre rehaussée, toutes deux coiffées d’une toiture néo-romane, afin d’obtenir une symétrie parfaite.
Ces retouches, parfois excessives, sur des bâtiments historiques, caractérisent véritablement l’esprit de l’époque. Il en a été ainsi pour bon nombre d’églises emblématiques, à commencer par la cathédrale Notre-Dame de Paris, remaniée par Eugène Viollet-le-Duc. Pourtant, il faut aussi rappeler qu’en cette seconde moitié du XIXe siècle, nombreux sont les édifices médiévaux menacés de disparition. Ainsi, bien que les architectes en aient sensiblement modifié l’apparence, nous leur en devons aujourd’hui la conservation. C’est d’ailleurs à cette même époque que naît la notion de Monuments Historiques.
En étudiant et remaniant des bâtiments d’époque médiévale, Charles Winkler se présentait dans l’Est de la France comme l’architecte le plus à même de réaliser des projets néo-médiévaux, très en vogue en cette fin de XIXe siècle. Il fut sollicité pour la construction de nombreux édifices religieux néo-romans et néo-gothiques, dont bien entendu celui de Saint-Louis-lès-Bitche.
Pour le projet d’église à Saint-Louis-lès-Bitche, Charles Winkler avait en quelque sorte carte blanche pour créer de toute pièce une construction qui, selon ses critères, serait la perfection romane. Il propose en quelque sorte une vision fantasmée de ce style architectural. Il va ainsi concentrer en une seule réalisation toutes les qualités des bâtiments romans, sans manquer de projeter la perception moderne d’un architecte de la fin du XIXe-début du XXe siècle.
L’église de Saint-Louis-lès-Bitche : une folie de style néo-roman rhénan
Pour l’édification de l’église de Saint-Louis-lès-Bitche, Charles Winkler choisit bien entendu le matériau phare de la région : le grès rose.
Le plan de l’église est relativement traditionnel, de type basilical, à trois vaisseaux. La façade, étagée, rappelle formellement celle de l’église Saint-Pierre-et-Paul de Rosheim, reprenant également la présence des acrotères (à Saint-Louis, ils figurent le tétramorphe). Toutefois la façade de l’église néo-romane est beaucoup plus animée.
Le porche se développe dans l’épaisseur du mur de façade, à grand renfort de colonnes et de frises sculptées. Le portail est surmonté d’un tympan néo-roman, dû aux ciseaux de Théophile Klem (à qui l’on doit également la figure monumentale de la patronne de l’Alsace, qui coiffe la tour-clocher du Mont Sainte-Odile). Le tympan représente le Christ en mandorle, bordé par deux anges. La figure centrale est flanquée à droite de saint Louis agenouillé, accompagné de sa famille. A gauche, on retrouve une figure papale et sa suite, conférant à l’ensemble une symétrie parfaite. Le niveau du porche est animé par des bandes dites lombardes, caractéristiques de l’architecture romane.
Le niveau supérieur, également souligné d’arcatures, se caractérise par la présence d’une baie tripartite, symbolisant la Sainte Trinité, soulignée par une galerie de statues : le Christ entouré d’anges. Ces-derniers portent chacun un écu inscrit formant la phrase : ego sum via veritas et vita (Je suis le chemin, la vérité et la vie). Le Christ porte le livre flanqué de l’alpha et de l’oméga. De part et d’autre de ce niveau d’élévation ont été aménagées deux niches abritant les figures de saint François d’Assise et de saint Antoine de Padoue, dont la dévotion est tout particulièrement développée à l’époque de la construction de l’édifice.
La façade est coiffée d’un pignon bordé d’arcatures et ornée de l’effigie de saint Louis, portant dans la main la couronne d’épine. Cette précieuse relique, avait en effet été rachetée par le roi Louis IX à l’Empereur byzantin.
Les façades latérales de l’édifice, ponctuées de contreforts, présentent deux niveaux d’élévation, correspondant à celui de la nef et à celui de chacun des bas-côtés. Un beau portail latéral est à relever, orné d’un tympan représentant la Vierge à l’Enfant, bordée de deux anges.
Les bras du transept sont percés de deux roses de type roman. Sa croisée est marquée par une imposante tour-lanterne, coiffée d’un dôme à pans de forme ogivale. Cet élément architectural, assez singulier, est directement inspiré de la tour-lanterne de Sainte-Foy de Séléstat que l’architecte venait tout juste de restaurer. Cette tour fait toute la majesté de l’édifice de Charles Winkler. Elle est d’ailleurs sensiblement plus élancée que celle de Séléstat, et chaque pan est percé de baies géminées plus élégantes. Par les modifications des proportions du modèle sélestadien, on note chez l’architecte une volonté de surpasser, ou de porter à son aboutissement total le vocabulaire roman. On note aussi la présence de cadrans d’horloge, témoins du compromis voulu par Winkler entre vision historiciste et modernité.
L’édifice se termine par un chevet étagé, marqué par le niveau de l’abside semi-circulaire et par celui du déambulatoire. Ce chevet est assez étonnant, car plus complexe que ceux des églises romanes d’Alsace. Pour cette partie de l’édifice, l’architecte s’est manifestement inspiré de bâtiments plus prestigieux, tels que l’abbatiale de Cluny ou Sainte-Foy de Conques par exemple. Charles Winkler en propose à Saint-Louis une version quelque peu simplifiée. De plus, il a lié visuellement l’étagement du chevet par d’imposants arcs boutants, tirés du répertoire de l’architecture gothique.
Les toitures quant à elles sont caractérisées par des tuiles vernissées colorées, formant des motifs géométriques. Cette particularité se retrouve par exemple sur l’abbatiale de Thann, qui avait été également restaurée par Winkler !
L’intérieur de l’église témoigne du même raffinement. La nef présente trois niveaux d’élévation. Un premier niveau d’arcatures, présente une alternance de piliers et de colonnes, que l’on retrouve dans l’église de Surbourg ou de manière plus spectaculaire dans celle de Rosheim. Les colonnes présentent des chapiteaux sculptés par Théophile Klem d’une facture particulièrement soignée. Une fausse tribune à baies géminées surplombe ces arcatures, et souligne le niveau des fenêtres hautes en plein-cintre. La nef, voûtée en croisée d’ogive, rompt avec le style roman. Cet apport gothique est pourtant essentiel pour Winkler, car les églises romanes d’Alsace présentaient à l’origine le plus souvent des plafonds de bois, solution absolument inenvisageable pour un édifice de ce prestige.
Le transept abrite deux autels, les confessionnaux, ainsi que deux lustres spectaculaires provenant des cristalleries de Saint-Louis. La croisée du transept est couverte par une coupole sur trompes.
Dans le chœur, le cul-de-four de l’abside est orné d’une étonnante mosaïque à fond d’or de style néo-byzantin représentant Dieu, les bras grands ouverts. L’espace du sanctuaire s’ouvre sur la galerie du déambulatoire par une arcature soutenue par des colonnes trapues, évoquant par leurs proportions celle de la chapelle de la Croix du Mont-Sainte-Odile. Le déambulatoire, qui fait référence aux églises de pèlerinage du Moyen-Age, est baigné par la lumière des vitraux des Frères Ott de Strasbourg, créés dans le style du XIIe siècle.
Le projet d’un presbytère
En 1899, Charles Winkler proposait également d’édifier un nouveau presbytère, dans le même style que celui de l’église. Ce projet, qui ne vit jamais le jour, nous montre le souci d’unité qui animait l’architecte. Il n’en reste que quelques dessins et plans, nous donnant un aperçu de la répartition des pièces et de l’élévation de deux des façades.
Reposoir en cristal exposé à la Fête Dieu tous les deux ans

L’église de Saint-Louis-lès-Bitche, par le soin apporté à sa construction et à son aménagement, témoigne de la prospérité industrielle de la commune. Son architecte a souhaité tirer la quintessence de l’art roman en Alsace pour recréer une église néo-romane idéale. Il a puisé dans sa connaissance approfondie de l’art médiéval pour créer une œuvre singulière. Sa tour lanterne domine toujours la vallée de Münzthal, et veille inlassablement sur les cristalleries de Saint-Louis. Tous les deux ans, à l’occasion de la fête Dieu, un reposoir composé d’éléments en cristal de Saint-Louis vient orner le chœur. Sa prochaine exposition aura lieu en 2023 ! Une fois sur place, n’hésitez pas non-plus à visiter le très beau Musée de la Grande Place, consacré à la production de ce grand nom de la cristallerie française !
Reportage TV Cristal
Photos & Vidéos Musée et Cristallerie
Photos & Vidéos Musée et Cristallerie
- La verrerie Royale devenue Manufacture Royale des Cristallerie de SAINT LOUIS
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Horaires des déchetteries
Horaires d’été : du 01 avril au 31 octobre
| Déchetteries de Bitche et Rohrbach-Lès-Bitche | Matin | Après-midi |
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| Mardi | 09h00-12h00 | 13h00-17h00 |
| Mercredi | 09h00-12h00 | 13h00-17h00 |
| Jeudi | 09h00-12h00 | 13h00-17h00 |
| Vendredi | 09h00-12h00 | 13h00-17h00 |
| Samedi | 09h00-12h00 | 13h00-16h00 |
| Dimanche |
Horaires d’hiver : du 01 novembre au 31 mars
| Déchetteries de Bitche et Rohrbach-Lès-Bitche | Matin | Après-midi |
| Lundi | 13h00-17h00 | |
| Mardi | 09h00-12h00 | 13h00-17h00 |
| Mercredi | 09h00-12h00 | 13h00-17h00 |
| Jeudi | 09h00-12h00 | 13h00-17h00 |
| Vendredi | 09h00-12h00 | 13h00-17h00 |
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| Dimanche |
La cristallerie Saint-Louis

La Cristallerie
Site officiel des Cristalleries Saint-Louis (saint-louis.com)
Histoire
Peint par Édouard Pingret en 1836, ce tableau donne une vue générale des différents bâtiments de la cristallerie avant les mutations de la révolution industrielle. Au premier plan, à droite, la chapelle des verriers, élevée en 1776, est représentée avec son campanile si caractéristique de la région. Derrière la cheminée, la halle construite en moellon et en charpente est reconnaissable à son toit à claire-voie. À gauche, le grand bâtiment, couvert d’un toit brisé, est la maison de la direction et le long de la rue, se dressent les logements des ouvriers. Une disposition toujours lisible dans le paysage aujourd’hui.
De la Verrerie de Münzthal à la Verrerie Royale de Saint-Louis (1586-1781)
Une première verrerie est établie en 1586 au cœur d’une petite vallée encaissée de la forêt des Vosges du Nord, au lieu-dit de Münzthal, principal lieu où l’on fabrique le verre3. La guerre de Trente Ans provoque des ravages dans la région et la Verrerie cesse toute activité au milieu du XVIIe siècle.
En 1767, par lettres patentes de Louis XV la verrerie de Müntzthal prend le nom de Verrerie Royale de Saint-Louis. Le roi encourage son développement et la nouvelle Verrerie Royale de Saint-Louis devient rapidement un fleuron de l’économie française.
La cristallerie royale de Saint-Louis (1781-1995).
La date de 1781 marque un jalon historique avec la découverte de la composition du cristal par M. de Beaufort, ancien directeur de la Verrerie Royale de Saint-Louis, cherchant à réaliser le verre le plus fin et le plus transparent possible. A l’époque seule l’Angleterre maîtrisait déjà la formule du cristal au plomb.
L’Académie royale des sciences relate cette expérience dans un rapport signé de la main de Condorcet et donne à Saint-Louis l’appellation de « cristallerie », à l’époque la première en France.
La Révolution française est provoquée par une crise générale de la société, des institutions politiques et des finances publiques, crise aggravée par une courte crise économique due à des mauvaises récoltes. Le mécanisme révolutionnaire se fait sentir jusqu’à la cristallerie Saint-Louis.
Durant cette époque, les privilèges des verriers français, dont Portieux bénéficiait également, sont levés.
Si dans un premier temps Saint-Louis continue de produire du verre, elle se consacre à une production unique de cristal dès 1825. Les années qui suivent seront des années d’innovation, développant alors des techniques de plus en plus sophistiquées et produisant chaque année un nombre croissant d’objets de la table transparents et finement ciselés. C’est en 1834 que Saint-Louis créé son service Trianon et introduit la notion d’Art de la Table, c’est-à-dire la notion d’utilisation de plusieurs verres selon l’usage.
La cristallerie développa ensuite de nouvelles aires d’expertises telles que le cristal moulé dès 1830, l’introduction de la couleur dans ses produits et la production de lustres dès 1837 ou encore la production de presse-papiers dès 1845. Avec le cristal filigrané, le cristal coloré dans la masse, le cristal pressé, l’opaline de cristal, le cristal doublé, voire triplé, la manufacture ressuscite de nombreux tours de main liés à son histoire. En 1867, la maison met au point une nouvelle technique de gravure à l’acide et participe à l’Exposition universelle en présentant ses grands vases taillés à la roue signés Winkler
En 1871, le département de la Moselle est annexé par l’Allemagne ce qui engendre des droits de douane élevés que Saint-Louis doit verser afin de garder ses relations établies avec la France et notamment avec Paris qui à l’époque, concentrait la majeure partie de sa clientèle.
La manufacture s’adapte et le marché allemand devient alors un des premiers pour Saint-Louis.
On verra ainsi naître les verres de lampe à pétrole pour les mines et des globes d’éclairage pour les compagnies de chemin de fer12. Par ailleurs, Saint-Louis continue de réaliser quelques commandes spécifiques pour des décorateurs ou dans le cadre d’événements.
En 1928, pour célébrer le dixième anniversaire de la Première Guerre mondiale, Saint-Louis dessine la collection Tommy, baptisée en l’honneur des soldats anglais célébrés dans les poèmes de Rudyard Kipling. En 1938, la collection est officiellement présentée lors d’un déjeuner de prestige donné par le Président de la République Française, Albert Lebrun, au château de Versailles dans la Galerie des Glaces, en l’honneur du souverain britannique George VI, et de son épouse. Deux cents convives ont assisté à ce banquet symbolisant l’amitié franco-britannique ; chacun ayant pu bénéficier d’une série de onze verres Tommy dans la disposition de son couvert. Au total, 2 200 verres ont été produits pour l’occasion.
En 1989, Hermès acquiert, via le holding Castille Investissements, avec le groupe Pochet une participation dans la cristallerie de Saint-Louis et dans Puiforcat. En 1994, Pochet cède sa participation à Hermes International
Saint-Louis aujourd’hui (1995 à nos jours)
La cristallerie Saint-Louis œuvre dans les univers des Arts de la Table, décoration, luminaires et mobilier avec des pièces en cristal réalisées par des artisans maîtres verriers et maîtres tailleurs. Le savoir-faire des artisans de la manufacture requiert environ 10 ans d’apprentissage.
La cristallerie accueille en son sein plusieurs artisans sacrés Meilleur Ouvriers de France
La couleur à la masse définit les pièces de cristal qui ne comportent qu’une seule couche de cristal coloré dans la masse. Tandis que le cristal doublé couleur consiste à marier avant le soufflage une fine couche de cristal de couleur en surface à du cristal clair ou d’une couleur différente à l’intérieur. La particularité technique est révélée lorsque la couche de cristal coloré est entamée par la taille pour laisser apparaître le cristal clair18.
Les collaborations artistiques
Depuis le début du XXe siècle, Saint-Louis collabore avec de nombreux artistes et designers, et enrichit ainsi ses collections de créations contemporaines.
Présente initialement dans les Arts de la table, la cristallerie s’est déployée dans les univers de la lumière et de la décoration et plus récemment du mobilier avec la collection Folia de Noé Duchaufour-Lawrance introduite en 201720.
Le savoir-faire Saint-Louis
Atelier du chaud
La fusion du cristal conditionne le façonnage de la matière. Le four à pots, en terre réfractaire, est dédié au cristal de couleur dit à la masse ou à doubler. Le four à bassin est consacré à la fusion du cristal incolore dit cristal clair. La stabilisation de la matière et la solidité des objets sont obtenues par une recuisson suivi d’un refroidissement progressif.
Le travail à chaud est réalisé par une équipe appelée place, dont l’effectif est variable. Elle est principalement composée de cueilleurs qui prélèvent la matière et la présente aux maîtres verriers chargés de la façonner. Une fois les objets détachés de la canne à souffler par les verriers qui iront les placer dans l’arche de recuisson
La matière en fusion s’attachant plus facilement à un élément chaud, le cueilleur réchauffe sa canne en acier pour prélever le cristal sorti du four à 1 450 °C. Rapidement, la température du cristal en fusion atteint 950 °C. Malléable jusque 650 °C, cette matière est façonnée par l’intermédiaire d’outils qui prolongent la main du verrier afin de : cueiller, souffler, manipuler, aplanir, étirer etc.
Quant aux outils en bois, au contact de la haute température du cristal, ils produisent du carbone reconnu comme étant un lubrifiant facilitant le façonnage de la matière21.
Confrontés à la matière en fusion, les gestes comme les outils des artisans verriers sont identiques à ceux des siècles précédents. Ils appartiennent au patrimoine manufacturier de Saint-Louis et sont l’une des clefs de préservation des savoir-faire qu’ils accompagnent.
Par ses mouvements, son souffle, son regard, le verrier maîtrise le comportement de la matière et juge de l’instant décisif de chaque geste. Le parcours est encore long pour qu’un produit soit achevé, il passera entre de multiples mains et ateliers.
Atelier du froid
Taille
La taille n’est rendue possible qu’après une étape incontournable appelée compassage.
Matrice de toute la gamme de tailles Saint-Louis, le compassage consiste à tracer manuellement les repères éphémères qui délimiteront les hauteurs et le nombre de divisions du motif, proportionnel à la forme de l’objet.
Les artisans tailleurs, dont de nombreux Meilleurs Ouvriers de France, exécutent leur ouvrage en s’appuyant rigoureusement sur ce quadrillage de lignes verticales, horizontales et diagonales. L’objet est porté contre la meule sous un jet d’eau continu afin d’éviter la surchauffe et la casse
La taille manuelle offre des possibilités de création multiples basées sur les formes des meules : arrondie, carrée, triangle. Chaque taille peut être appliquée individuellement ou combinée à d’autres à l’infini permettant à Saint-Louis d’enrichir constamment ses décors. L’entaille brute matifie le cristal dont la brillance réapparaît par un polissage manuel ou un bain d’acide.
Gravure à la roue, à l’acide et décors à l’or ou au platine
Saint-Louis possède deux techniques de gravure : à la roue et à l’acide, cette dernière peut être décorée à l’or ou au platine. Ainsi la brillance du cristal est amplifiée par contraste avec la matité des décors obtenus ou par application de métaux précieux21.
La gravure à la roue consiste à réaliser un dessin directement sur le cristal à l’aide d’une petite roue fixée sur un tour, humectée d’eau, sans compassage préalable sur l’objet. Le graveur réalise un dessin préparatoire avant de l’exécuter à main levée sur la matière transparente. La gravure à la roue exige donc des aptitudes artistiques en plus de requérir, comme tous les métiers de la manufacture, environ 10 années de pratique. La collection Botticelli est un exemple de ce savoir-faire.
La gravure à l’acide est un procédé chimique qui consiste à inscrire à la surface du cristal, à l’aide de bitume de Judée, les motifs transférés d’un pochoir. L’acide mord uniquement les zones ajourées, créant un véritable décor dépoli.
Saint-Louis introduit dans ses collections la décoration à l’or fin 24-carats en 1890 et au platine en 1998. Ces métaux précieux sont appliqués au pinceau sur le motif créé par la gravure à l’acide ou à main levée sur les bords des buvants ou des pieds. À la sortie de l’arche de recuisson, ils retrouvent leur brillance grâce au polissage manuel à la pierre d’agate ou au sable.
Atelier des presse-papiers
Saint-Louis est la seule cristallerie au monde à encore maîtriser la création et la fabrication de presse-papiers en cristal
Introduites chez Saint-Louis en 1845 pour la première fois en France, les boules de presse-papiers réalisées selon la technique du millefiori passent rapidement de mode. En 1953, la commande d’un sulfure faite par le collectionneur Franco-Américain Paul Jokelson pour commémorer le couronnement de la reine Élisabeth II permet de ressusciter ce savoir-faire de la manufacture21. Parmi les 1 500 sulfures à l’effigie de la souveraine britannique commandés par les membres de la célèbre Association des collectionneurs de presse-papier, Saint-Louis en préleva deux afin de les offrir à la reine Élisabeth II et à Colette. Depuis, les presse-papiers sont réinventés chaque année avec des créations nouvelles23.
Chaque objet est unique : décors intérieurs inédits, motifs, couleurs et formes innovantes.
Lisse ou taillé, le presse-papier est un espace de jeux d’optique dont le patrimoine linguistique technique de l’atelier en renforce l’énigme. Les noms des savoir-faire sont empruntés aux décors intérieurs, eux-mêmes issus d’analogies visuelles tels que le millefiori, parterre de fleurs, macédoine, mousseline etc.23.
Aménagements
Le village regorge des nombreux bâtiments de la cristallerie, dont plusieurs se situent à proximité de l’étang situé en contrebas de la route de Lemberg. La taillerie, régulièrement percée de nombreuses fenêtres, est installée dans la nouvelle halle. L’ancien atelier de choix et de rebrûlage, construit en brique avec sa cheminée, sert actuellement à la trempe.
Le bâtiment de la direction de l’usine est construit perpendiculairement à la rue principale, la rue de Coëtlosquet. Il se dresse à l’entrée d’un grand parc et demeure inchangé par rapport à la représentation du tableau de 1836. Seul un corps d’habitation lui a été adjoint dans le prolongement, du côté des jardins.
SOURCE WIKIPEDIA
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